Ashevak, Kenojuak
Kinngait
(1927–2013)
Ashevak, Kenojuak
(1927–2013)
Fille de Silaqqi et d’Ushuakjuk, un chasseur, commerçant de fourrures et chaman respecté, Kenojuak Ashevak, C.C., ONu, ARC, est née dans un campement éloigné à Ikirasaq, sur la côte sud de l’île de Baffin. Ashevak a d’abord appris les métiers traditionnels de sa grand-mère Koweesa, puis elle a commencé à sculpter et à dessiner dans la vingtaine aux côtés de son époux Johnniebo Ashevak (1923-1972), qui partageait son amour de l’art. Elle a commencé à dessiner pour passer le temps alors qu’elle suivait un traitement médical dans le sud du Canada. À son retour dans le Nord et son établissement à Kinngait (Cape Dorset) avec son époux et sa famille, elle a rencontré James Houston, O.C., FRSA (1921-2005) et Alma Houston, qui mettaient sur pied un programme en arts et l’ont encouragée à faire des études graphiques par l’intermédiaire de la coopérative. À la fin des années 1960, Ashevak a rapidement connu le succès pour ses gravures; depuis ce temps, elle est assurément devenue l’artiste inuite la plus célèbre au monde. Ashevak a fait de la sculpture et du dessin, mais elle s’est fait connaître grâce à son art graphique. Elle représentait les animaux, les êtres humains et les esprits de son environnement, en mettant l’accent sur les oiseaux. « Le hibou enchanté » (1960), une de ses premières œuvres et parmi les mieux connues, représente un hibou qui regarde l’observateur. La texture du corps est faite de points et de lignes en noir et blanc. Les plumes du corps créent un éventail autour de l’oiseau et les longues plumes rouges de la queue s’étendent en courbes vers le haut. Grâce à ces détails subtils, Ashevak a su créer une image forte et envoûtante. En 1970, « Le Hibou enchanté » a été reproduit sur un timbre de Postes Canada; Ashevak a été la première Inuite dont l’œuvre d’art a figuré sur un timbre. Le Hibou enchanté ne représente que le début de sa production vaste et diversifiée. Ashevak a participé à des expositions partout au Canada, en Europe et en Asie, et ses œuvres se trouvent dans des collections à l’échelle internationale. Ses réalisations sont nombreuses; en 1963, elle a été le sujet d’un film de l’Office national du film intitulé « Eskimo Artist » : Kenojuak, qui a ouvert les yeux de bien des gens à la richesse de la vie culturelle dans l’Arctique canadien et, en particulier, à la pratique artistique d’Ashevak. Elle est devenue membre de l’Ordre du Canada en 1967, a été désignée Compagnon de l’Ordre du Canada en 1982 et a reçu le Prix du gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques en 2008. Elle s’est vue décerner des doctorats honorifiques de l’Université de Toronto et de l’Université Queen’s. De plus, ses œuvres ont été illustrées dans presque tous les catalogues de la collection annuelle de gravures de Cape Dorset depuis 1960. En 2016, Ashevak a fait l’objet d’une Minute du patrimoine canadien; le court-métrage a rendu hommage à l’influence notable qu’elle continue d’avoir sur les artistes inuits et l’art canadien. Artiste de renom, Ashevak avait un itinéraire de voyage chargé qui a fait d’elle une ambassadrice culturelle et un modèle de comportement féminin. Elle était charmante, gracieuse, intelligente et humoristique; ces traits l’ont aidée en tant que personnalité publique. Selon Ashevak, sa pratique artistique était un moyen de subvenir aux besoins financiers de sa famille, surtout après le décès de son premier mari en 1972. Néanmoins, le dessin et la création étaient également profondément ancrés dans sa vie quotidienne, et elle aimait s’y adonner. Vers la fin de sa vie, on lui demandait souvent quand elle allait cesser de dessiner, ce à quoi elle répondait : « C’est mon travail et l’amour de ma vie. Je ne peux pas imaginer ma vie sans art ».
Biographies d’artistes fournies avec la permission de la Fondation de l’art inuit. Tous droits réservés.